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samedi 16 février 2013

Compte-rendu et analyse de la réunion du 7 février 2013 entre les Bureaux locaux de la FCPE et Mme Brossel

Comme promis, voici ci dessous le CR de la réunion de jeudi 7 février organisée par le bureau départemental de la FCPE au lycée Gilles de Gennes. Y étaient conviés tous les présidents des conseils locaux FCPE ainsi que Colombe Brossel – adjointe au Maire de Paris chargée de la vie scolaire et de la réussite éducative – afin qu’elle puisse répondre aux interrogations et questions des présidents des conseils locaux.

Plus de 120 présidents de conseils locaux ont pu se rendre à cette réunion organisée pourtant avec un très court délai de prévenance ; ce qui montre la mobilisation des parents d’élèves délégués sur le sujet.

Le premier temps de la réunion a été consacré à la présentation par Colombe Brossel des différents projets à l’étude à la mairie de Paris afin de pouvoir mettre en application dès septembre 2013 le décret de réforme des rythmes scolaires.

Avant toute chose, il faut savoir que Colombe Brossel nous a expliqué que, compte tenu des élections municipales de mars 2014 (auxquelles Bertrand Delanoé ne se représentera pas) après mars 2014, elle-même n’aura plus alors les fonctions qu’elle occupe maintenant. Donc, elle ne peut, aujourd’hui, s’engager sur quoi que ce soit si la mise en application du décret était seulement en septembre 2014. Elle ne pouvait nous parler que des projets à l’étude pour septembre 2013.

Elle a présenté 4 projets à l'étude à la mairie pour l'organisation de ce nouveau temps sur 5 jours du lundi au vendredi :

Elle a rappelé que ce temps périscolaire était un temps proposé aux élèves mais non obligatoire à la différence du temps scolaire.

Les 4 projets étudiés actuellement

 

1 – Début des cours à 9H avec un accueil toujours à 8H30 voir même 8H15 le matin: formule qui serait privilégiée pour les maternelles.

2 – Libérer deux fois par semaine 1H30 l'après midi plutôt que 4 fois 3/4h afin de permettre l'instauration réelle de vraies activités éducatives ou sportives. Ces jours avec 1H30 de temps périscolaire seraient déterminés par classes :
- Par exemple : lundi jeudi pour les CM et mardi vendredi les CE et CP)
Ce cumul du temps périscolaire sur 2 jours permettrait une meilleure organisation des activités à proposer et faciliterai l’élaboration de contrats plus attractifs pour les futurs animateurs en charge de ce temps périscolaire à construire. Mme Brossel est très favorable nous a-t-elle dit à ces deux fois 1h30 car cela permet de faire un vrai temps d’activité. Ce temps périscolaire aurait lieu à partir de 15h deux fois par semaine pour chaque classe mais donc en jours glissant suivant les classes (voir l’exemple ci dessus) ; sortie toujours à 16H30.

3 – Pause méridienne plus longue avec organisation d'activités à l'extérieur de l'école. La pause serait alors de 2H45 permettant là encore d’organiser des activités. A cette proposition d’emblée les présidents ont souligné sa difficulté d’application car dans beaucoup écoles, dont la nôtre, il y a deux services de cantine et donc le temps réservé à ces activités sera complexe à organiser.

4 – Terminer les cours plus tôt tous les soirs : c'est à dire à 15H45 et commencer alors plus tôt le périscolaire. Colombe Brossel sur ce dernier point n’a pas, me semble-t-il, précisé si les élèves dont les parents le souhaitent pourraient sortir avant 16H30

Colombe Brossel n’a pas exclu que d’autres projets pourraient être étudiés s’ils étaient remontés pour cela à la mairie. D’ou l’intérêt pour nous de faire une vraie proposition d’organisation.


Les questions


1 – Les premières questions ont porté sur le financement de ce nouveau temps périscolaire :

Colombe Brossel s’est engagée pour 2013 à ce que ce temps périscolaire supplémentaire, qu'il soit en début de journée, sur la pause méridienne ou en fin d'après-midi jusqu'à 16H30 soit gratuit pour toutes les familles. En revanche, pour son financement, même si la mairie de Paris a budgété pour septembre, octobre, novembre et décembre 2013, 5M € et que l'état donne à la ville de Paris 6M € pour l'exercice allant de septembre 2013 à Juin 2014, Colombe Brossel reconnaît que cela ne sera pas suffisant et ne dit rien du financement à prévoir pour 2014 et les années suivantes.
Il ne faut pas oublier que cette gratuité n'est pas inscrite dans le décret, me semble-t-il, et qu'un jour ce temps périscolaire donc non obligatoire pourrait, du fait justement de son caractère non obligatoire, être facturé aux familles comme le sont les temps périscolaires du soir, de la cantine et du mercredi (centre de loisirs). Colombe Brossel nous a clairement dit qu'elle ne pouvait présager des décisions d'un autre conseil municipal. A noter, pour qui n'a pas lu le décret, que la dotation de l'état de 50 € par enfant (soit donc les 6M € sus cités pour Paris et 200M € pour la France entière) n’est valable que si les municipalités s'engagent dans cette réforme dès 2013 et n’est qu’une aide à l’amorce de cette nouvelle organisation. En d’autres termes, une reconduction de ce budget n’est pas prévue pour les années à venir, à ce jour.
Par ailleurs, si les municipalités ne rentrent dans la réforme qu'en 2014, ils auront moins d'argent en dotation d'état. Il a été brièvement question des dotations supplémentaires pour les écoles en zone prioritaire d’éducation. Là encore, rien de bien concret pour l’avenir n’a été annoncé si ce n’est que bien évidemment une attention particulière devait y être portée.
Cette absence globale de visibilité financière pour l’avenir est un vrai problème et une source majeure d’inégalité sociale dans le futur. Colombe Brossel n’a absolument pas répondu à cette question budgétaire si ce n’est en précisant que, pour l’année scolaire 2013-2014, les 11M € déjà budgétés ne suffiraient pas ; et elle n’a absolument pas évoqué les années suivantes. En dehors même du cas particulier de Paris où la problématique financière n’est probablement pas la plus difficile, le transfert aux collectivités locales du coût de cette augmentation du temps périscolaire risque de se traduire de façon hétérogène par une hausse des impôts locaux ou directement du coût des temps périscolaires.
Il semble important pour les familles d’avoir, avant la mise en application, une visibilité financière claire et pas seulement pour l’année à venir car il ne faudrait pas que cela impacte le budget des classes moyennes ou pire celui des classes défavorisées.
Aucune réponse concrète que ce soit pour 2013-2014 ou au-delà ne nous a été apportée.

Il nous a paru clair que, par fidélité politique, le Maire de Paris devait faire le maximum pour mettre en place cette réforme dès septembre 2013 et ainsi initier un mouvement national. Mais selon nous, conseil local fcpe, cela ne doit pas se faire au détriment de l’intérêt des enfants et de l’école. Certains d’entre nous se demandent si la mairie de Paris aurait le même positionnement si notre maire actuel briguait en 2014 un autre mandat ?


2 – A la question comment allez vous recruter le personnel nécessaire et compétent alors que depuis des années vous n'y arrivez pas (voir les plaintes récurrentes dans toutes les écoles vis-à-vis des animateurs et même vis-à-vis des encadrants de certains ateliers bleus, même si cette année à Buffon nous avons une super équipe, ce n’est pas le cas dans les autres écoles). Colombe Brossel a répondu qu'ils y travaillaient depuis mai 2012.
Elle a précisé que si la Mairie estimait après analyse des moyens actuellement à disposition qu'il faudrait organiser des concours pour avoir des personnels formés (base requise le BAFA) ils le feraient.
De même, elle a dit qu’ils comptaient travailler également avec des structures préexistantes comme :
  • les centres de loisirs,
  • les conservatoires, espérant faire rentrer sur ce nouveau temps périscolaire la première année du conservatoire appelée “éveil musical”,
  • et les associations comme celles qui fournissent déjà certaines prestations notamment dans le cadre des ateliers bleus.

Mais des conseils locaux, qui avaient fait leur petite enquête, lui ont répondu que des associations travaillant déjà avec les écoles n'avaient pas du tout été sollicitées par la mairie, contrairement à ce qu'elle disait. A titre d’exemple, l’association qui travaille régulièrement avec l’école de la rue Buffon n’a pas non plus été sollicitée. Ce qui confirme les dires des autres bureaux locaux.
Par ailleurs, selon les parents dont les enfants sont au conservatoire, il semblerait que cette structure municipale n’ai pas en fait réellement les moyens (et l’envie ?) de répondre à cette nouvelle demande.

D’autre part, l’idée d’organiser « peut-être » un concours pour recruter du personnel compétent, même si c’est sûrement une bonne idée, a beaucoup surpris car une telle organisation demande un temps incompressible de préparation et d’information quant à l’existence de ce concours. Or, comme l’idée même n’est pas encore validée, nous voyons mal comment ce type de concours pourrait être mis en place d’ici la fin de l’année scolaire en cours pour une prise de fonction début septembre 2013. De plus, il ne serait pas forcément un gage de qualité car le nombre de personnes à recruter est considérable. En effet, selon le nouveau décret qui définit le taux d’encadrement suivant : 1 animateur pour 14 élèves en maternelle et pour 18 élèves en élémentaire, il faudrait donc recruter pour tout Paris entre 7000 et 10000 animateurs ce qui semble assez impossible à concrétiser d’ici septembre 2013, d’autant plus si l’on veut des animateurs formés et opérationnels.
Pour mémoire, la mairie actuellement n’arrive pas à mettre en place le service minimum prévu par la loi en temps de grève.

Pour toutes les raisons que nous venons de détailler, les réponses de Mme Brossel sont restées évasives. Elle n’a fait qu’évoquer des pistes à l’étude sans pouvoir concrètement démontrer qu’elles seraient applicables pour septembre 2013. Elle a insisté sur la place de la réflexion et de la participation des parents et des équipes pédagogique et périscolaires alors même que le temps nécessaire à cela n’a pas été pris en amont de la promulgation du décret et fait à présent défaut.

De plus, comme le nouveau décret détermine la nécessité d’un animateur formé pour 18 élèves en élémentaire au lieu de 1 pour 14 enfants aujourd’hui et pour la maternelle un animateur pour 14 élèves au lieu de 1 pour 10 aujourd’hui. Nos enfants auront pour les encadrer au final moins d’animateurs qu’aujourd’hui. Cela va dans le sens d’une diminution de la sécurité dans les écoles ce d’autant que les animateurs recrutés n’auront probablement pas l’ AFPS (formation premier secours) puisque dans les pré-requis seul est actuellement cité le BAFA.

Colombe Brossel a beaucoup parlé de la liberté qui serait donnée à chaque conseil d’école pour organiser son articulation temps scolaire-temps périscolaire. Elle a parlé de la notion de conseil d’école élargi impliquant ainsi les animateurs dans cette instance ; ce que nous faisons déjà à Buffon avec Corinne. Il nous a paru surprenant que chaque école puisse avoir sa propre organisation. Si entre un établissement de maternelle et d’élémentaire mais aussi d’un jour à l’autre l’organisation est différente cela complexifiera la vie des familles.

3 – A la question comment allez-vous trouver des locaux pour organiser ce périscolaire qui doit se faire en petits groupes alors que dans bien des écoles parisiennes, il y a juste le nombre de classes disponibles et un préau ?  Colombe Brossel a été bien en peine de faire une réponse concrète. Elle est restée très évasive évoquant la mise à disposition de structures en dehors de l’école (gymnase, piscine, musée) insistant alors sur sa volonté d’avoir des temps périscolaires longs d’1H30 pour de telles activités.
Il faut noter au passage que cette année notamment dans le 5e la plupart des écoles élémentaires n’ont pas eu jusqu’ici accès à la piscine pour cause de grève des maîtres-nageurs. Les enfants du 5e n’auront donc pas reçu cette année l’enseignement de natation pourtant obligatoire et la mairie est aujourd’hui dans l’impossibilité de trouver une solution. Nous comprenons donc que Mme Brossel ne puisse être totalement affirmative dans ses propositions.
Quant à l’éventualité d’utiliser les classes, il semble que cela pose un certain nombre de problèmes, privant les enseignants de leur lieu de travail qu’ils occupent en dehors des heures devant élèves pour préparer les cours, organiser la classe ou corriger les cahiers. Par ailleurs, mais cela semble plus spécifique à la maternelle, aller dans la classe pour une activité périscolaire pourrait perturber chez les jeunes enfants la perception de ce qui relève de l’école et de ce qui relève des autres activités.

4 – A la question et après 16H30, Elle a précisé que le temps périscolaire d’après 16H30 qui existe déjà avec les ateliers bleus ou des associations comme l’ASC Buffon ne serait remis en cause avec la réforme et donc persisterait. En revanche, elle n’a pas évoqué leurs financements. On peut émettre l’hypothèse que les familles devront peut-être contribuer plus au financement de ce temps périscolaire post 16H30. Et en allant même plus loin, devant les problématiques budgétaires annoncées, nous craignons que les budgets dédiés aux classes découvertes soient encore plus remis en question qu’aujourd’hui.

5 – A la question quid de la possibilité d’école le samedi matin, alors même que Mme Brossel ne l’avait pas évoqué dans sa présentation initiale, elle a affirmé que cette organisation incluant le samedi matin serait possible si le conseil d’école élargi en faisait la demande. Les parents d’élèves lui ont rappelé que selon le décret c’était soumis à dérogation et donc ne semblait pas si simple à obtenir. Un sondage rapide a été réalisé dans la salle avec environ la moitié des conseils locaux représentés favorables au samedi.
Il semble qu'une grande majorité des enseignants soient également favorables au samedi matin. C’est le cas dans notre école (14 enseignants sur 15). Les parents d’élèves ne comprennent pas pourquoi cette option a été écartée dès le départ. De même, nous nous sommes étonnés que ce décret n’intègre pas le raccourcissement pourtant évoqué lors de la campagne électorale des congés d’été. De ce fait, la réforme des rythmes scolaires ne devient qu’un réaménagement du temps à la journée et ne prend pas l’ampleur espérée et possible avec un réaménagement de l’année scolaire dans sa totalité.
Nos observons également que l’alternance 7 semaines de travail / 2 semaines de congé qui doit être appliquée par respect des rythmes chronobiologiques des enfants n’est toujours pas en place.

Il faut vous dire que la salle était très remontée contre le discours de Mme Brossel et de ce fait le dialogue était souvent agressif.

D’autres questions restent en suspend, non posées clairement mais évoquées de-ci de-là lors de la réunion :
  • Qui va encadrer les animateurs ?
  • L’augmentation des intervenants est-elle compatible dans le cadre du plan vigie pirate ?
  • Pourquoi ne pas rendre le temps périscolaire obligatoire et donc gratuit de façon certaine et pérenne et y transférer les activité sportives et culturelles (musique, arts plastiques) recentrant ainsi les 24h par semaine sur les autres apprentissages fondamentaux ?


A la fin de la réunion, quelques parents ont pris la parole pour rappeler qu’au-delà de l’organisation pratique qui pose, nous l’avons vu, de vrais problèmes non résolus, c’est la conception même de ce décret qui est un problème. Il arrive avant la refonte annoncée de l’école (de la petite section de maternelle jusqu’à la terminale). Or, il semble aberrant de modifier la forme (les rythmes scolaires) avant d’avoir défini le fond (programmes, modalités et finalité des apprentissages). Ces présidents des conseils locaux ont souligné qu’une application en l’état ne pouvait qu’être contre-productive et source non seulement de mécontentement mais également d’incompréhension.

Ils ont rappelé combien les fédérations de parents d’élèves ont depuis 5 ans alerté sur le manque de moyens donné à l’école :
  • perte de <2H30 d’enseignement par semaine depuis 2008 alors même que l’on rajoutait des apprentissages obligatoires (langues) et non compensée aujourd’hui dans ce décret,
  • l’augmentation des effectifs par classes du fait du non remplacement depuis 5 ans et jusqu’à l’année dernière d’un départ sur deux, plaçant ainsi la France à la dernière de l’OCDE avec 5 enseignants pour 100 élèves pour le primaire (maternelle et élémentaire),
  • disparition orchestrée des RASED,

et souligné que Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, avait promis de développer les aides pour les élèves. Or ce décret n’apporte pas de façon évidente une garantie d’amélioration pour nos enfants. Il ne résout pas non plus les problématiques d’effectifs. Alors que dans le primaire (maternelle et élémentaire) les enseignants s’accordent pour dire qu’un effectif entre 20 et 24 est optimal pour les apprentissages, un certain nombre de classes et d’écoles restent avec des effectifs très chargés et rien sur ce plan n’est proposé dans ce décret.

Bien sûr à toute ces questions la mairie, juste chargée d’essayer d’appliquer ce nouveau décret ne pouvait nous répondre mais elles soulignent l’absence de concertation initiale de tous les acteurs de l’école et montrent que les parents d’élèves ne comprennent pas pourquoi ce changement d’organisation perd finalement de vue son objectif initial : améliorer les résultats des élèves en respectant les besoins chronobiologiques et en retravaillant les programmes et les modalités d’apprentissage. Il nous semble impossible, en l’absence d’une révision préalable des fondements de l’école et dans la précipitation d’une mise en place pour septembre 2013, de revoir l’organisation quotidienne de l’école. En conclusion les parents étaient très remontés contre et les propositions de la mairie et le fond même du décret et clament visiblement une abrogation du décret et une renégociation totale avant mise en route.

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